Titre : | LA FIEVRE BOUTONNEUSE MEDITERRANEENNE ET L’IMPACT DES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX : ETUDE RETROPROSPECTIVE A PROPOS DE 91 CAS | Type de document : | thèse | Auteurs : | ILYASS ANOUAR, Auteur | Langues : | Français (fre) | Résumé : | ntroduction :
La fièvre boutonneuse méditerranéenne (FBM) est une maladie infectieuse due à
Rickettsia Conorii spp. et transmise à l’homme par la tique brune du chien, Ripicephalus
(Rh) sanguineus. Elle sévit sur le mode endémique en Afrique du nord et dans d’autres
régions du pourtour méditerranéen, du début de l’été à la moitié de l’automne. Nous
avons constaté durant l’été 2017 une forte augmentation du nombre de cas enregistrés
en comparaison à l’incidence habituelle. L’intérêt de ce travail est de discuter les facteurs
impliqués, notamment climatiques.
Matériel & Méthode
L’étude a été menée au service de dermatologie de l’Hôpital Militaire d’Instruction
Mohammed V de Rabat, sur une durée de 13 ans et s’est déroulée en 2 étapes :
- Une première étape : prospective, de mai à octobre 2017, durant laquelle on a
recenser tous les patients suspects de FBM dans notre formation. Le critère
d’inclusion été un score de Raoult > 25.
- Une deuxième étape : rétrospective et analytique, de mai 2005 à octobre 2016,
durant laquelle on a répertorier tous les cas confirmés de FBM chaque année ainsi
que les données météorologiques enregistrées. Ces données concernaient 2
paramètres : la pluviométrie annuelle en millimètres ainsi que le nombre de jours
de pluie par an et les températures moyennes au cours de la saison estivale à partir
des médianes établies par la National Oceanic and atmospheric Association
(NOAA).
Pour l’étude statistique nous avons utilisés les logiciels IBM® SPSS® version 23 et R pour
MacOS® et la signification statistique a été définie à p ≤ 0,05.
120
Résultats :
Nous avons colligé un total de 91 patients (69 hommes et 22 femmes), avec une forte
augmentation au cours de l’été 2017 avec 21 cas enregistrés, dont 3 formes graves, soit
+ 300% en comparaison à la moyenne annuelle au cours de ces 13 ans et qui est
d’environ 7 cas/an (±5,017). Au cours de cette même année, la pluviométrie à enregistrer
des précipitations estimées à 1091,74 mm, en 113 jours de pluie avec des températures
estivales moyennes de 29,85 degrés Celsius (28,8392 - 29,1200, +/- 1,03249) et qui sont
là aussi largement supérieures aux moyennes respectives de saisons. Ainsi, avec un
α=0.05 et une valeur de p=0.049, nous avons pu rejeter le nul et avons pu affirmer que
les conditions climatiques et l’incidence de la FBM sont statistiquement corrélées.
Discussion :
Rh. Sanguineus vit dans des milieux péri-domestiques partagés avec les chiens (hôte
obligatoire), et il est connu pour avoir une faible affinité pour les humains (hôte
accidentel). La capacité vectorielle des tiques dépend de plusieurs caractéristiques de
leur biologie, dont la longévité et la mobilité, qui sont tous influencés par des facteurs
extrinsèques, essentiellement les conditions climatiques et la végétation. Cette dernière
est un grand modificateur de la météo locale ou des conditions dites microclimatiques,
celle à laquelle les tiques doivent s'adapter pour leur développement et leur survie,
essentiellement pendant les périodes non parasitaires de leur cycle de vie et sert
également de support pour l’activité de recherche d'hôtes. Ainsi, les fortes pluies
enregistrées en 2016-2017 ont permis le développement d’une flore sauvage abondante
favorable à leur prolifération, elle-même potentialisée par des températures estivales
121
élevées ce qui explique l’épidémie inhabituelle enregistrée.
Conclusion :
Ainsi la connaissance des conditions macro- et microclimatiques pourrait servir pour
construire des systèmes d'alerte précoces capables d'identifier la distribution et la
saisonnalité des tiques et des pathologies qui en résultent afin de lancer des compagnes
d’assainissement pour éviter l’émergence d’épidémies similaires, principalement les étés
chauds précédés d’hiver très humides | Numéro (Thèse ou Mémoire) : | MS0872020 | Directeur : | HJIRA.n |
LA FIEVRE BOUTONNEUSE MEDITERRANEENNE ET L’IMPACT DES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX : ETUDE RETROPROSPECTIVE A PROPOS DE 91 CAS [thèse] / ILYASS ANOUAR, Auteur . - [s.d.]. Langues : Français ( fre) Résumé : | ntroduction :
La fièvre boutonneuse méditerranéenne (FBM) est une maladie infectieuse due à
Rickettsia Conorii spp. et transmise à l’homme par la tique brune du chien, Ripicephalus
(Rh) sanguineus. Elle sévit sur le mode endémique en Afrique du nord et dans d’autres
régions du pourtour méditerranéen, du début de l’été à la moitié de l’automne. Nous
avons constaté durant l’été 2017 une forte augmentation du nombre de cas enregistrés
en comparaison à l’incidence habituelle. L’intérêt de ce travail est de discuter les facteurs
impliqués, notamment climatiques.
Matériel & Méthode
L’étude a été menée au service de dermatologie de l’Hôpital Militaire d’Instruction
Mohammed V de Rabat, sur une durée de 13 ans et s’est déroulée en 2 étapes :
- Une première étape : prospective, de mai à octobre 2017, durant laquelle on a
recenser tous les patients suspects de FBM dans notre formation. Le critère
d’inclusion été un score de Raoult > 25.
- Une deuxième étape : rétrospective et analytique, de mai 2005 à octobre 2016,
durant laquelle on a répertorier tous les cas confirmés de FBM chaque année ainsi
que les données météorologiques enregistrées. Ces données concernaient 2
paramètres : la pluviométrie annuelle en millimètres ainsi que le nombre de jours
de pluie par an et les températures moyennes au cours de la saison estivale à partir
des médianes établies par la National Oceanic and atmospheric Association
(NOAA).
Pour l’étude statistique nous avons utilisés les logiciels IBM® SPSS® version 23 et R pour
MacOS® et la signification statistique a été définie à p ≤ 0,05.
120
Résultats :
Nous avons colligé un total de 91 patients (69 hommes et 22 femmes), avec une forte
augmentation au cours de l’été 2017 avec 21 cas enregistrés, dont 3 formes graves, soit
+ 300% en comparaison à la moyenne annuelle au cours de ces 13 ans et qui est
d’environ 7 cas/an (±5,017). Au cours de cette même année, la pluviométrie à enregistrer
des précipitations estimées à 1091,74 mm, en 113 jours de pluie avec des températures
estivales moyennes de 29,85 degrés Celsius (28,8392 - 29,1200, +/- 1,03249) et qui sont
là aussi largement supérieures aux moyennes respectives de saisons. Ainsi, avec un
α=0.05 et une valeur de p=0.049, nous avons pu rejeter le nul et avons pu affirmer que
les conditions climatiques et l’incidence de la FBM sont statistiquement corrélées.
Discussion :
Rh. Sanguineus vit dans des milieux péri-domestiques partagés avec les chiens (hôte
obligatoire), et il est connu pour avoir une faible affinité pour les humains (hôte
accidentel). La capacité vectorielle des tiques dépend de plusieurs caractéristiques de
leur biologie, dont la longévité et la mobilité, qui sont tous influencés par des facteurs
extrinsèques, essentiellement les conditions climatiques et la végétation. Cette dernière
est un grand modificateur de la météo locale ou des conditions dites microclimatiques,
celle à laquelle les tiques doivent s'adapter pour leur développement et leur survie,
essentiellement pendant les périodes non parasitaires de leur cycle de vie et sert
également de support pour l’activité de recherche d'hôtes. Ainsi, les fortes pluies
enregistrées en 2016-2017 ont permis le développement d’une flore sauvage abondante
favorable à leur prolifération, elle-même potentialisée par des températures estivales
121
élevées ce qui explique l’épidémie inhabituelle enregistrée.
Conclusion :
Ainsi la connaissance des conditions macro- et microclimatiques pourrait servir pour
construire des systèmes d'alerte précoces capables d'identifier la distribution et la
saisonnalité des tiques et des pathologies qui en résultent afin de lancer des compagnes
d’assainissement pour éviter l’émergence d’épidémies similaires, principalement les étés
chauds précédés d’hiver très humides | Numéro (Thèse ou Mémoire) : | MS0872020 | Directeur : | HJIRA.n |
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